Le rythme de nos vies ne cesse de s’accélérer, le temps que nous consacrons aux repas est de moins en moins important. D’après l’étude Ideal meal menée par Ederned en 2016 la durée moyenne de la pause déjeuner est de 30 minutes. Pour subvenir à ce besoin physiologique, des solutions toujours plus efficaces voient le jour. La Smart Food fait recette. Cette « alimentation intelligente » promet de fournir un repas complet, équilibré et nomade. De quoi séduire un bon nombre de consommateurs !
Des étudiants de la Licence DRACI (Développement et Recherche en Art Culinaire Industrialisé) de l’Université de Rennes 1 ont travaillé spécifiquement sur ce sujet dans le cadre d’un projet tutoré avec l’équipe du Centre Culinaire voici le résultat de leurs recherches.
Décryptage des repas à boire
Proposés sous différentes formes (boissons, poudres, barres), les produits de la smart Food ont le vent en poupe. Le segment majoritaire sont les boissons, prêtes à boire ou à réhydrater.
Les repas à boire ne sont pas nouveaux, ils ont fait leur apparition dans les années 70. À l’origine, les repas à boire étaient consommés à des fins nutritionnelles pour les sportifs ou dans le cadre de régimes hypocaloriques. Avec un succès éphémère à l’époque, ils reviennent sur le devant de la scène depuis quelques années. Initiée par le précurseur américain Soylent (Rosa Foods) en 2013, cette tendance des repas à boire revient en force portée notamment par les start–up de la foodtech.
Spécialistes de l’alimentation nutritionnelle, les marques proposent aujourd’hui principalement des produits complets et équilibrés véritables substitut de repas, elles conservent néanmoins des gammes plus spécifiques avec des produits hyper–protéinés et hypocaloriques.
En plus de pourvoir un besoin vital, ces produits s’inscrivent également dans les tendances actuelles du vegan, du biologique, du sans…. Les différentes marques œuvrent pour répondre aux attentes des consommateurs. « fabriqué en France », « sans lactose », « sans gluten », « vegan » pour la marque Feed, « sans gluten », « végétarien » et « agriculture biologique » pour Vitaline par exemple.
Jusqu’ici majoritairement vendu via internet, certaines marques arrivent en force en boutiques spécialisées, salles de sport et GMS à l’instar de la marque Feed présente chez Monoprix, Intermarché, Super U, Carrefour…
Comment ces produits se consomment-ils ?
Les repas à boire se présentent sous différentes formes : en poudre à réhydrater ou en liquide prêt-à-boire.
Quel que soit l’état du produit, l’objectif reste le même : faire d’un repas long et complet, une boisson toute aussi complète mais rapide de consommation. Les conditionnements diffèrent en fonction de l’usage : bouteille plastique transparente ou opaque, boite cartonnée, bouteille et berlingot tetra-pak, avec la nécessité ou non d’utiliser un shaker… Quoi qu’il en soit, on les emporte partout et on les consomme où on veut !
L’objectif des produits de la Smart Food n’est pas d’assurer une perte de poids saine ou une prise de masse contrôlée. Ce marché a pour objectif de permettre aux personnes ayant peu de temps de consommer un produit prêt-à-l’emploi ou avec une remise en œuvre rapide pouvant remplacer un repas complet et ainsi couvrir tous les apports nutritionnels recommandés.
Focus sur 5 produits déshydratés du marché de la Smart Food
Une étude a été réalisée afin de comparer 5 produits déshydratés (recettes salées et sucrées) de quatre marques concurrentes. Ces cinq produits on été décryptés :
- FEED « Saveur légumes du jardin »
- SO SHAPE « Soupe du jardin »
- FEED « Saveur chocolat »
- VITALINE « Muesli Cacao »
- FOODSPRING « The Meal : Neutral »
Et comparés sur les critères suivants :
- Liste d’ingrédients
- Valeurs nut. pour 100g de poudre
- Descriptif de la poudre
- Type de conditionnement
- Taille de portion pour 1 repas
- Prix TTC à la portion
- DDM (Date de durabilité minimale)
- Nutriscore – score NOVA
- Conseils de remise en œuvre
Un repas occasionnel pour sortir des repas conventionnels
Marché en forte progression et porteur d’innovation, la Smart Food propose des alternatives rapides, équilibrées et nomades aux repas, mais ne sauraient les remplacer intégralement. Le rôle du repas est multiple : lien social, rapport aux aliments et à la cuisine, nécessité de la mastication dans le phénomène de satiété… Le recourt aux repas à boire ne satisfait pas l’ensemble des stimuli sensoriels d’un repas conventionnel et reste donc à fortiori voué à une consommation occasionnelle.
Paul-Amaury Schenk – Thibault Laurent – Amaury Herman – Ophélie Nerrière – Licence professionnelle DRACI – 2019-2020 Encadrement : Centre Culinaire Conseil – Marie-Loïc GARIN et Emilie ROBIN
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