La multiplication des scandales alimentaires, la remise en cause des bienfaits du lait et de la viande, la prise de conscience de notre impact sur la planète, la sensibilité au bien-être animal sont autant de choses qui poussent les consommateurs à requestionner leur façon de s’alimenter. Ils prennent également conscience de l’impact de leur alimentation sur leur santé et sur les écosystèmes naturels et économiques. Aujourd’hui, le consommateur reprend la main et affirme sa posture de consom’acteur, imposant une exigence de plus en plus forte envers les acteurs de l’alimentaire ! D’après une étude Kantar TNS de 2018, on estime en effet à 91% le nombre de consommateurs qui attendent de la transparence de la part des IAA, dont 56% sur la composition et 61% sur l’origine (1).
Une vision redéfinie de l’alimentation
C’est face à cette demande d’exemplarité que les pouvoirs publics ont adopté différentes mesures. La loi Egalim de 2018 fixe ainsi un objectif de 20 % de produits biologiques en restauration collective publique d’ici 2022. De plus, le rapport de la commission d’enquête sur l’alimentation industrielle a proposé une stratégie visant à passer de 338 à 48 le nombre d’additifs autorisés d’ici 2025.
Toujours d’après l’étude Kantar TNS de 2018, on note que 62% des consommateurs regardent la composition des produits, soit +7 points par rapport à 2016 (1). C’est une véritable prise de conscience collective qui s’opère ces dernières années. Le parallèle entre alimentation et santé est de plus en plus fort dans les esprits mais c’est une vision de plus en plus holistique du sujet qui pousse le consom’acteur à s’intéresser à son alimentation. Il se questionne, s’intéresse, se documente et choisit de s’alimenter de telle ou telle manière.
On assiste ainsi à une émergence de régimes alimentaires alternatifs : végétarisme, végétalisme, curdivorisme, régimes sans… Même s’ils restent encore relativement confidentiels (les végétariens ne représentent aujourd’hui que 2 % de la population française et les végans environ 0,5 % (2)), ils n’en démontrent pas moins une volonté de faire évoluer le modèle alimentaire actuel.
« Manger de tout, oui, mais de façon raisonnée et raisonnable, en redonnant du sens à son alimentation (3) » voilà qui pourrait être une bonne définition du flexitarisme ! Sans restriction particulière et promouvant une alimentation variée bien que réduisant la fréquence de consommation de viande, ce mode de vie séduit. Aujourd’hui, 34% des français se disent flexitariens, affirment réduire leur consommation de viande et augmenter la part de végétal dans leur assiette… ne sont-ils pas tout simplement les omnivores des temps modernes ? C’est ce que met en lumière la dernière étude du Centre Culinaire Contemporain sur le sujet.
Une offre redynamisée
Face à cette nouvelle donne alimentaire, les acteurs de l’agroalimentaire et de la distribution s’engagent et s’attèlent à proposer de plus en plus de produits répondants aux préoccupations et aux aspirations des consommateurs ; des alternatives healthy. Pour preuve, les segments du Bio, des régimes Sans (sans sucre / sans gluten / sans lactose / etc) ou encore du Veggie n’ont jamais été aussi dynamiques ! L’an dernier, la vente de produits végétariens et végans a généré un chiffre d’affaires en hausse de 24 % (2).
On note également une mutation des rayons de nos supermarchés avec une part de plus en plus importante de la surface de vente dédiée aux healthy alternative. Chaque année, le consommateur se voit ainsi proposer 25% de produits bio en plus en magasin (4).
En plus de trouver un choix plus important, le consommateur découvre une offre également plus qualitative qui répond à la volonté de prendre soin de soi, des autres et de la planète au travers de son alimentation. Les ingrédients qui composent cette nouvelle offre se plient aux besoins croissants de transparence, clean & clear label, et low processing. On retrouve ainsi des ingrédients plus naturels et moins transformés, plus de protéines végétales, plus d’ingrédients bio ou locaux, moins d’additifs…
Des produits alternatifs qui séduisent
Au-delà du plaisir, quelles semblent être les attentes conso associées à la prise alimentaire et quelles réponses apporter en termes de formulation plus « Healthy » ?
De nouveaux acteurs pour aider les consommateurs
Même si aujourd’hui le consommateur s’investit de plus en plus dans son alimentation, il reste souvent désarmé face à la lecture des étiquettes et des listes d’ingrédients. Que se cache-t-il vraiment derrière la mention « sans sucre ajouté » ? Que faut-il privilégier entre un aliment riche en calorie et pauvre en glucide face à son exact opposé ? Que de dilemmes à affronter lors de l’acte d’achat ! Pour les aider, le Nutriscore a fait son apparition sur certains produits. Cependant, se sont surtout les applications alimentaires de décryptage et d’aide à la décision qui ont fleuris depuis peu qui remportent leur préférence.
N’oublions pas également les classifications SIGA et NOVA qui, au-delà des données nutritionnelles et le listing des ingrédients, prennent en compte le degré de transformation des aliments et proposent aux distributeurs et aux industriels d’en faire un outil pour améliorer la qualité des produits alimentaires. Ces applications sont également en train d’intégrer les notions de « degré de transformation des produits » afin de toujours mieux répondre aux attentes des consommateurs. Il est donc primordial pour les marques alimentaires d’apprendre à travailler avec ces nouveaux acteurs, pour s’assurer de répondre aux exigences des consommateurs et rester dans la course.
Un changement s’opère et les IAA, plutôt que de subir les exigences des consom’acteurs, ont décidé de prendre de l’avance en redéfinissant leur offre et en proposant des produits sains, imaginés et conçus dans l’intérêt de leurs clients. Loin de « fermer » le marché, l’offre healthy alternative est donc un tremplin vers une industrie plus clean, et plus en phase avec les attentes du marché.
> Retrouvez les résultats de notre étude qualitative sur le fléxitarisme en remplissant ce formulaire !
SOURCES
(1) https://www.tns-sofres.com/publications/food-360 (2018)
(2) Le marché de l’alimentation végétarienne et végane à l’horizon 2021 – Xerfi PrecEpta
(3) Meat lab charal – nov 2018
(4) Etude Nielsen – 2019
Retrouvez l’article original sur le site myCFIA.com